• Ma Vaginoplastie : Mon Opération

    Je me suis donc faite opérée le lundi 6 février 2017 au matin à l'hôpital Lyon Sud par Morel-Journel. J'ai dormi la veille à l'hôpital dans ma chambre individuelle au 2ème étage. Après être passée dans la salle des admissions dans le bâtiment adjacent ce dimanche (et oui c'est toujours ouvert) je m'étais directement rendue au seuil de la salle des infirmières du 2ème étage.

    Là une des infirmières présentes m'a vu et m'a tout de suite prise en charge. Soit elle m'a guidée directement à ma chambre au fond du couloir. Elle m'a montré mon lit, mon chevet, le petit bureau avec sa chaise et le fauteuil à côté du lit. La salle de bain aussi avec douche et WC, et chose qui allait s'avérer être l'objet qui allait devenir une épreuve insurmontable pour moi, le miroir au-dessus du lavabo.

    J'avais une fenêtre aussi mais je ne me rappelle plus ce que je voyais de là. Peut-être les collines boisées lyonnaises, peut-être juste un toit de l'hôpital avec ses petites cheminées grises et insignifiantes.

    L'infirmière-guide-accueil a dû repasser une ou deux fois. Pour savoir si tout aller bien, me donner de brèves infos notamment sur la première douche que je devais prendre le soir après manger. Douche bétadinée, de haut en bas, sans oublier le sexe bien sûr, l'anus, tout la région quoi, mais aussi sous les ongles, les oreilles, les cheveux, la plante des pieds ect...

    Au repas du soir c'était repas d'hôpital. Maigre mais en soi consistant, pas très goutu et agréable sauf le dessert sucré. Et un premier médicament, sûrement un anti-anxieux. Pas très fort. Qui aide à dormir. Enfin je ne sais plus si il fallait le prendre au repas ou après la douche du soir mais je crois bien que c'était au repas. De toute façon je tenais la route, je restais bien maître de moi-même dans l'ensemble même si l'anxiété était là, quelque part dans mon corps.

    Je ne sais pas ce que j'ai fait du reste de la soirée, j'ai peut-être regardé un peu la télé. Ah si j'ai appelé une amie et je me suis baladée dans les couloirs au téléphone, j'ai pris l'ascenseur pour redescendre et faire quelques pas dehors. Ca m'a permis de retourner un peu dans le corps, et pas que dans le mental (oh mais mon dieu je me fais opérer demain ???!!!)

    J'ai pas trop eu de difficulté à m'endormir alors que je fais des insomnies depuis mon enfance. Une des infirmières de nuit devait être passée vers 22h, c'est toujours rassurant d'être maternée. Le chirurgien, Morel, est peut-être passé, mais je ne m'en rappelle plus. Je crois peut-être que oui et j'avais d'ailleurs une question importante à lui poser. Est-ce que j'allais mourir docteur ? Non. Mais je ne m'en rappelle plus c'était quoi la question.

    J'ai dormi d'une traite et j'ai été réveillée comme on m'avait la veille un peu avant 6h. J'étais un peu fatiguée et j'avais froid à l'intérieur de mon corps. J'étais à jeun depuis minuit et interdiction stricte de manger quoi que ce soit. Boire mais pas beaucoup, surtout sinon que pour prendre les médicaments que les inf me donnaient.

    Je devais donc me lever dans les 5-10 minutes. Je devais avant d'aller à la douche prendre "un relaxant", enfin le même médicament que hier au soir quoi. Je devais aussi prendre exactement la même douche, bétadine de haut en bas, en passant partout. Après, à la différence d'enfiler mon pyjama, je devais enfiler la blouse blanche, avec des bas de contention (j'ai toujours trouvé ça féminin c'était cool). Puis retourner m'allonger au lit, et attendre, reprendre un médic peut-être, toujours relax. 

    Je n'ai pas attendu longtemps et on est venu me chercher. Même si j'étais plus éveillée qu'autre chose, (et stressée aussi quand même), je devais plus me lever pour passer dans le brancard qui m’amènerait au bloc. Je crois que pour la première fois j'ai vu des inf hommes, et des brancardiers. Je sortais de ma non-mixité féminine.

    Même si la veille j'aurais bien aimé rencontré l'homme ftm de ma vie dans les couloirs de l'hôpital qui se ferait opérer en même temps que moi et qui aurait pu me soutenir. A les rêves de jeunesse...

    Je suis arrivée au bloc vers 7h je crois. J'étais confiante. Même si je me disais que je n'allais sûrement pas mourir (personne n'est mort d'une vagino depuis les années 30 hein) je me disais qu'il fallait que je l'accepte. Que ça me ferait du bien, que ça me soulagerait beaucoup. Parce que le stress avait bien monté.

    J'ai revu Morel dans la salle d'op. Ielles m'ont donc installée sur un autre matela. Je devais être sur le dos, la tête un peu en hauteur comme sur un coussin. Les jambes en hauteur et les genoux pliés, les chevilles et le bas des jambes sur des réhausseurs ? enfin en position gynécologique quoi, un peu comme si j'allais accouchée.

    J'en allais être à ma anesthésie générale alors je savais ce qui allait se passer. Une inf médecin je sais pas m'a fait une piqûre en plein milieu du dos de ma gauche. En même on parlait de mon boulot du mercredi midi, comment c'était difficile de trouver des jeux adaptés pour les petites-moyennes et grande section de mat'. Elle était sympa; je crois que je souriais et même rigoler un peu. C'eût été une belle fin.

    Je sentais liquide anesthésiant froid et chaud à la fois se répandre dans ma main puis dans mon corps. Tout me paraissait logique, coordonnée, calculé, mathématiques. Une dizaine de personnes se pressaient autour de moi. Je ne voyais par leur visage. Mais le mien était projeté en gros plan sur le mur d'en face, je me voyais. C'était la webcam qui retransmettait. Je n'ai pas su à quoi cela servait.

    Et puis              plus          rien





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